Le bac sensoriel de la forêt (et autres activités associées)

Mercredi dernier, j’ai emmené Lutin dans la forêt afin de profiter du grand air ensoleillé et des belles couleurs automnales. Mon petit citadin découvrait pour la première fois la joie de courir dans les sous-bois et ses yeux brillaient d’excitation devant chaque trouvaille flairée au détour d’un bosquet. C’est donc un panier rempli de petits trésors empruntés à Dame Nature que nous avons regagné la civilisation. Mon excentrique Lutin avait même trouvé un nouvel animal de compagnie qu’il s’apprêtait à balancer sans ménagement dans notre panier quand je l’ai arrêté net d’un cri écœuré.

De retour à la maison et après le succès du bac sensoriel de la mer que Loulou m’a souvent réclamé durant cet été, j’ai eu envie de lui proposer un nouveau bac, plus automnal cette fois, en utilisant comme matière première notre récolte forestière : des feuilles flamboyantes bien sûr mais aussi des branches de bruyère, des petites pierres, des glands, des pommes de pins, des petites branches d’arbres, de la mousse, des écorces, des fleurs et même des plumes d’oiseaux.

J’ai complété notre cueillette avec des noix et des châtaignes achetées au marché. Comme je n’ai construit le bac que ce week-end, j’ai récolté quelques « trésors » supplémentaires dans le jardin pour remplacer les fleurs de Lutin qui avaient fané entre temps : de nouvelles feuilles, des boules de graines d’érable et des pissenlits bien colorés. J’ai également acheté quelques figurines d’animaux de la forêt de la marque Schleich parce que les animaux Duplo® de la savane ou de la ferme, c’est pas idéal pour peupler une forêt.

En fouillant bien dans les caisses à jouets de mon loulou, j’ai quand même fini par trouver un ours brun Duplo® tout juste sorti de sa clinique vétérinaire, un abri qui pouvait faire office de grotte et même un hibou. Comme ce volatile nocturne est habituellement désigné par mon loulou comme chauffeur officiel de la famille Chlorophylle (de l’arbre magique), il n’a pas apprécié que dans le bac sensoriel, il revienne à un rôle plus traditionnel d’animal sauvage nichant dans les arbres.

N’y connaissant rien en champignons, nous nous sommes contentés de les admirer sans y toucher mais j’ai pensé à rajouter dans le bac un champignon en bois emprunté au sac de victuailles de Lutin. Pour tapisser le fond de mon bac en plastique transparent, j’ai utilisé du papier kraft qui ajoute une touche naturelle et du papier brillant bleu pour imiter la mini-cascade d’eau de la forêt.

J’ai préparé ce bac pendant la sieste de Lutin et lorsqu’il l’a aperçu, il n’osait pas y toucher par crainte de détruire ce paysage forestier qui lui rappelait notre agréable promenade.

Une fois n’est pas coutume, il a délicatement soulevé chaque élément et a énuméré les trésors que nous avions cueilli ensemble. Il a d’emblée remarqué que j’y avais rajouté d’autres éléments et m’a demandé ce que c’était et d’où ils provenaient. Il a observé avec un regard nouveau toutes ces curiosités de la nature, notamment cette petite branche en forme de spirale.

Mais l’envie de jouer est devenue plus forte que la peur de dévaster le bac. Alors il a farfouillé dedans afin d’y faire évoluer les animaux. Ces animaux que Lutin a découvert en même temps que le bac ont joué à cache-cache, surtout le cerf et sa famille, et se sont disputés avant de se faire de gros câlins. L’ours grognon a fait de gros dodos dans sa cabane, commençant son hibernation avant l’heure mais sortant de temps à autre pour jouer, manger et se baigner… Une vie de Lutin quoi ! Puis Mickey et son fidèle Pluto ont eu la chance de se promener à leur tour dans le bac et manger des glands. Tant mieux parce que les noix et les marrons, je compte bien les récupérer pour un petit festin improvisé.

Dès le lendemain, j’ai réorganisé le bac dévasté par mon petit cataclysme ambulant en posant des récipients pour que Lutin  puisse trier la flore locale et j’y ai rajouté des billes d’eau pour alimenter la marre. C’est devenu bien moins naturel mais Lutin a gagné de l’espace pour jouer et des éléments pour transvaser.

Contre toute attente, c’est le champignon en bois qui semble être au centre de toutes les attentions de Lutin. Dans un premier temps, Lutin l’a évincé, contrarié qu’un élément de sa dinette sorte de son environnement habituel et passe du statut d’aliment à celui d’habitant de la forêt. Comme je lui ai rappelé que nous en avions vu plein lors de notre balade en forêt, mon loulou l’a réintégré dans son bac sauf que… Depuis, il tient d’étranges conversations avec Mickey et marche régulièrement vers la marre pour épancher sa soif. Certes Lutin est fiévreux en ce moment mais même en pleine forme, mon petit comique trouve toujours le moyen de transformer un divertissement pédagogique en bizarrerie loufoque…

Sur les conseils de Maman Clémentine, j’ai ensuite imprimé des cartes de nomenclature de la forêt créées par Crapouillot. A mon grand étonnement, Lutin a d’abord refusé de s’y intéresser, préférant simplement jouer avec son bac. A la deuxième tentative, il était mieux disposé à m’écouter et s’est laissé séduire par ces jolies cartes. Toutes les images étaient représentées par des éléments présents dans le bac mais j’avais peur qu’elles ne soient un peu trop simples pour mon loulou. S’il a facilement reconnu certains éléments comme les pommes de pin ou les feuilles, Lutin a en revanche plus difficilement nommé la mousse, la châtaigne et les écorces. Bref, on a enrichi son vocabulaire avec ces quelques images. Preuve du succès de cette nomenclature, Lutin m’a demandé de lui imprimer les cartes des animaux de la forêt. Dès que je les aurai fabriquées, je vous en ferai profiter.

En attendant, l’idée m’est venue de ressortir ses puzzles duo de chez Oxybul, qui associent chaque animal à son habitat. Lutin a d’abord reconstitué les paires puis je lui ai demandé de retrouver les animaux que l’on pourrait retrouver dans la forêt.

Pour prolonger de thème de la forêt, Lutin a ressorti son Dokéo et la fiche dédiée à ce thème. C’était l’occasion d’entendre encore et encore et encore la comptine du Coucou, Lutin me poursuivant jusque sous la douche avec son jouet sonore pour être sûr que j’assimile bien le cri de cette bestiole des bois…

Dans la forêt lointaine
On entend le coucou
Du haut de son grand chêne
Il répond au hibou
Coucou, coucou, coucou,
Hibou, coucou.

Nous n’avons pas terminé d’explorer ce riche thème bien de saison et Lutin est tellement emballé qu’il attend avec impatience le retour du soleil pour s’aventurer à nouveau dans les sous-bois. Et comme il a bien compris qu’un vieux barbu venu du pôle nord passerait bientôt dans les parages, il a d’ores et déjà prévu d’inscrire le parc de la forêt Duplo® sur le doux billet qu’il compte lui envoyer.