Si vous êtes globe-trotteur dans l’âme, vous avez peut-être connu ces vols longs courriers où l’on trouve le temps long, très long. Si auparavant les minutes s’égrenaient, interminables et profondément ennuyeuses malgré les vidéos, les grignotages, la lecture, la musique ou encore les pauses pipi (et oui, on se divertit comme on peu) entre deux siestes perturbées ici par une sciatique et là par un torticolis… Réjouissez-vous car avec un lutin voyageur, vous n’aurez plus une minute à vous pour bailler. Bon c’est vrai que tout dépend de l’âge du lutin en question : je vais ici tenter d’occuper le globe-trotter dont l’âge est compris entre 12 et 36 mois. Avant cet âge, on peut compter sur les siestes dans les nacelles d’avion (encore faut-il les réserver dans les temps) ou dans les bras (ils adorent ça à cet âge), beaucoup de câlins et quelques livres et jouets d’éveil. Après trois ans, les enfants se concentreront plus longuement sur leurs activités favorites, consoles et dessins animés sauvant bien des fois les situations les plus dramatiques. Car même si on est par principe opposé à ces divertissements abrutissants à forte dose, ils deviennent le temps d’un vol nos meilleurs alliés.
Je vais donc, dans cet article, m’attarder sur celui qui sait marcher et a bien l’intention de se servir de ses deux pieds pour explorer ce tout nouvel espace de jeu que va devenir l’avion. Oui, c’est bien le même qui touche à tout, tripatouille, farfouille dans les sacs, se fait un malin plaisir à détailler ses voisins et ne les lâche plus dès lors qu’ils ont eu le malheur de lui montrer un temps soit peu d’intérêt. C’est aussi celui qui repère ses congénères pour mieux s’acoquiner avec, lui qui, avec son petit caractère bien trempé, sait ce qu’il veut et n’hésitera pas à l’exprimer de sa gracieuse voix de ténor au cas où ses parents seraient un peu durs d’oreilles. Mais rassurez-vous, dans l’avion, le bruit de fond des moteurs étouffe un peu les éclats sonores du lutin voyageur. Juste un peu…
Voilà donc un défi intéressant à relever avec un plan d’action en trois étapes…
Je précise que ce plan a été testé avec succès en août dernier sur mon lutin alors âgé de 17 mois pour un vol de plus de 3 heures… Ajouté à une attente à l’aéroport de 12 heures (charter comme je te déteste) et encore 3 heures de route pour atteindre notre destination finale quelque part aux fins fonds de la Crète. Et au final, nous avons obtenu les félicitations du jury, nos malheureux compères de ce vol, face à un bébé exemplaire de bonne humeur dans cette situation cauchemardesque. Ce plan sera de nouveau expérimenté début février sur ce même lutin qui a maintenant 23 mois pour un vol de 9h45… Travail d’Hercule ou pari fou ? On dira que je suis joueuse… Mais en vol régulier cette fois-ci !
Avant le départ
Préparer soigneusement le bagage à main du lutin voyageur
Un vol bien réussi s’organise en amont. La première règle consiste donc à soigneusement préparer le bagage à main de votre lutin. Une bonne astuce est de prévoir de nouveaux jouets. C’est bien connu, la nouveauté attire tous les lutins particulièrement curieux à cet âge : rien ne vaut un objet jamais vu, étrange et original, pour le lui faire explorer. Vous aurez ainsi toutes les chances de l’occuper pendant plus de… euh, on va dire… 20 minutes ! J’avoue c’est peu… Mais Lutin est cyclique et si l’objet est digne d’intérêt, il y reviendra souvent pendant les longues heures de vol.
Si vous manquez d’idées pour dénicher des jouets de voyages, vous trouverez ici et là ce que j’ai choisi pour Lutin.
Pour ne pas vous ruiner en nouveautés, une ruse consiste à cacher pendant le mois qui précède votre départ un jouet particulièrement apprécié par le lutin pour mieux le ressortir dans l’avion… Ça marche très bien en général. Vous pouvez aussi trouver des jouets à bas prix sur internet, dans Le bon coin ou sur e-bay. Mais attention, par respect pour les autres passagers, gare aux jouets qui font du bruit. Même si ce sont les plus prisés des moins d’un mètre, ils devront rester à la maison sous peine de regards comminatoires dans le voisinage.
En complément de ces nouveaux jouets, quelques crayons (pas de feutres car vous risquez de tâcher siège et vêtements), un bloc de feuilles blanches, des gommettes et quelques livres vous permettront de divertir votre enfant. Pour alléger le sac du lutin, vous pouvez choisir, pour une fois, des livres avec des pages fines : de toutes façons, le lutin a toutes les chances de se retrouver sur vos genoux pour lire alors autant éviter les gros livres cartonnés qui pèsent une tonne. Vous ne trouvez pas que vous êtes suffisamment chargée comme ça ?
Si vous possédez une tablette tactile ou un lecteur de DVD portable, c’est LE moment pour en faire profiter mini-voyageur. Les dessins animés proposés par les compagnies aériennes étant rarement destinés aux enfants de moins de 4 ou 5 ans, n’hésitez pas à télécharger des dessins animés de son âge et des applications ludo-éducatives pour tout-petits. Et surtout n’oubliez pas d’emporter un casque adapté aux enfants. Et puis cessez de culpabiliser en oubliant la dose respectable de télé juste le temps du vol…
Inutile de vous rappeler que Doudou, plusieurs sucettes et un attache-tétine font partie du voyage. Car quand la sucette tombe dans un aéroport ou un avion, vous avez tout sauf envie de la remettre dans la bouche d’un lutin bougon, même après l’avoir savonnée et rincée.
Enfin, parce que le divertissement passe aussi par le plaisir des sens, en l’occurrence du palais, n’oubliez pas d’emporter quelques gâteaux. Mon lutin étant un estomac sur pattes, les gâteaux réussissent toujours à le distraire… Et promis on ne dira rien au pédiatre qui surveille son IMC à chaque visite !
Dans un prochain article, je vous livrerai une courte sélection de jeux, jouets et applications pour tablettes tactiles pour vous aider à établir votre « Shopping List » avant de partir…
Le jour J, à l’aéroport
Du repos, un peu de gym et on arrive à l’avance !
Dormir est une autre façon d’occuper son temps. Encore faut-il créer des conditions propices au calme et à l’endormissement du lutin loin de son lit douillet. Il n’y a malheureusement pas de recettes miracles, juste des pièges à éviter. Pour que votre lutin, toujours plein d’énergie, puisse voyager dans de bonnes conditions, il faut qu’il se soit bien reposé avant le départ. En même temps, n’importe quel parent de lutin en bas âge connait les dégâts causés par le manque de sommeil. Alors autant éviter de se retrouver enfermée avec une pile électrique pendant plusieurs heures. Les jours et surtout la nuit qui précèdent le départ, veillez à ce qu’il dorme bien, respectez ses rythmes… Et vous mettrez toutes les chances de votre côté une fois dans l’avion. Compter sur la fatigue pour endormir un lutin est un très mauvais calcul, en tout cas pour les vols de jour.
Si le lutin doit être globalement reposé, il est néanmoins préférable qu’il se défoule un peu avant de monter dans l’avion. Cela lui évitera peut-être une soudaine envie de prendre votre siège pour un trampoline sitôt installé dans l’avion. Avant d’embarquer, n’hésitez donc pas à laisser votre mini-voyageur gambader joyeusement dans l’aéroport en attendant l’embarquement. La plupart des aéroports qui ont des terminaux internationaux sont aujourd’hui équipés d’aires de jeux pour les enfants. Ils ne sont pas toujours en bon état mais ils ont le mérite d’exister. Alors n’hésitez pas à les explorer et à laisser courir votre grand bébé.
Enfin, si vous arrivez suffisamment tôt à l’aéroport, vous obtiendrez peut-être un siège pour votre lutin. Un enfant de moins de deux ans voyage presque gratuitement dans la plupart des compagnies aériennes (il paie quand même l’équivalent des taxes d’aéroport pour les vols internationaux). C’est une bénédiction pour le porte-monnaie car sa place coûtera quand même entre 50 et 80 % du tarif d’un billet adulte entre 2 et 12 ans. Mais revers de la médaille, il voyagera sur les genoux de ses pauvres parents… Sauf si l’avion n’est pas plein et que vous arrivez suffisamment tôt à l’aéroport pour obtenir un siège rien qu’à lui. Vous pourrez aussi tenter d’obtenir les places situées à l’avant. Généralement réservées aux familles avec jeunes bébé dormant dans les nacelles prêtées ou louées par la compagnie, elles sont très prisées pour les jeunes enfants car elles leur permettent de profiter d’un peu plus d’espace pour jouer. Evidemment, arriver tôt ne garantit en rien de pouvoir disposer de ces places privilégiées. Vous aurez donc pris soin de réserver au préalable vos places côté couloir, et non côté hublot afin de pouvoir permettre à votre enfant de se balader dans les couloirs sans déranger votre voisin toutes les cinq minutes.
Une fois dans l’avion…
On dévoile ses atouts progressivement
Ça y est, vous y êtes… Le moment tant redouté est arrivé, vous voilà enfermée pour quelques heures avec Lutin voyageur qui ne l’entend pas de cette oreille. Toute d’abord, ne soyez pas trop empressée d’offrir à votre progéniture ses nouveaux joujoux et dessins animés… Est-ce que l’on montre ses jokers d’emblée dans un jeu de cartes ? Non, et bien là c’est pareil… Je ne saurais que trop vous conseiller de ne pas vous précipiter. Commencez par laisser votre petit fouineur découvrir son nouvel environnement : la ceinture de sécurité, la tablette, l’écran tactile individuel et les voisins sont dans un premier temps une source d’attraction suffisante. L’écran tactile est particulièrement amusant pour un lutin qui s’amusera de longs moments à sélectionner les paramètres de l’écran pour finalement proposer un film en japonais sous-titré en russe. N’oubliez pas non plus qu’un sac à main regorge de jouets d’éveil insoupçonnés : portefeuille, clés, portable, rouge à lèvre, lunettes et leur étui, carnet, etc.
Quant aux voisins, faites en des alliés : lutin a un joli minois et en plus le voilà devenu sociable. Il fera craquer bien des mamans nostalgiques avec ses sourires et ses coucous. Alors laissez-le discuter avec son entourage… On parie qu’en plus, s’il lui prend l’envie de rouspéter, vous bénéficierez d’une plus grande indulgence de leur part.
Dernier conseil, n’hésitez pas à vous promener dans l’avion avec lutin, d’où l’importance d’être au moins située près du couloir. Vous l’occuperez ainsi un certain temps. Souvent le personnel navigant se réjouit de faire des risettes aux lutins. Et à force de faire des allers-retours dans l’avion, il y a bien un moment où mini-explorateur va fatiguer… Enfin, c’est à espérer ! Et si au détour de l’allée, votre lutin rencontre un condisciple, réjouissez-vous ! A cet âge, on devient copain en un clin d’œil … Il aura trouvé un compagnon de jeu et vous un peu de répit.
Voyez, on ne s’ennuie plus avec un lutin dans les parages. Et inutile de vous encombrer de votre livre de chevet, sauf s’il est assez léger pour que vous puissiez le lire par à-coups de deux minutes… Lutin se chargera lui-même de vous divertir. Tout compte fait, prenez quand même un magazine et revendiquez, vous aussi, le droit à la lecture si papa, bien calé au fond de son siège, ne se sent pas vraiment concerné par les frasques publiques de sa progéniture.
Retrouvez toutes mes astuces de voyage avec un enfant dans la rubrique « mes astuces pour réussir son voyage avec bébé«
Anne a écrit
Merci pour vos idées. Ces petites astuces seront utilisées pour notre prochain voyage. En espérant lire un nouveau sujet prochainement. Anne
Maman raconte a écrit
Je vais essayer de publier un article par semaine et j’espère bien plus à partir du mois de juin où j’aurai un peu plus de temps !
Coralie a écrit
Nous allons tester tout ça la semaine prochaine, avec un vol de 11 H 😉
Pour l’instant tous les vols en avion se sont bien passé ( 2 mois et 15 mois) mais c’est pas toujours évident de les occuper aussi longtemps ……
Maman raconte a écrit
Peut-être es-tu déjà partie… Bonnes vacances !
Joëlle Mercier Tremblay a écrit
Bonjour « Maman raconte… ».
Ton article est d’une grande aide pour nous, car nous allons bientôt prendre un vol Montréal-Lisbonne avec notre fille de 19 mois. Dans ton article, tu parles d’ « applications ludo-éducatives pour tout-petits ». Aurais-tu des suggestions?
Merci!
Maman raconte a écrit
Oh oui !!! J’en ai téléchargé pas mal sur l’I-Pad avant de partir cet hiver et mon fils est toujours aussi fan de ces applications. Je vais essayer de publier très vite un article là-dessus.
Laeti a écrit
Un excellent article, bravo et merci 😉
Nous préparons un voyage dans une quinzaine de jours, alors je suis également en train de préparer ma check list pour l’avion, je ne manquerais pas de recommander votre article sur mon blog 😉
A bientôt !
Maman raconte a écrit
Oh merci ! J’irai faire un tour sur le site…
Mitchka a écrit
hihi ! quand on est parti aux USA, mon mari n’avait jamais pris l’avion ou le train avec les 2 petites (aventures que j’avais déjà expérimenté), avant de monter dans l’avion il a acheté je ne sais combien de journaux au cas ou son livre ne le passionne pas… j’ai gentiment fait remarqué que c’était inutile, qu’il n’aurait pas le temps de lire… mais bon, quand on est une bourrique…
Au final, les journaux sont restés pliés au fond du sac jusqu’à notre retour en France 3 semaines et demi plus tard !
Prendre l’avion avec bébé c’est un sport extrême 🙂
Lucie-Rose a écrit
Trois fois oui mais finalement on a recommencé encore et encore, preuve que le plaisir des vacances lointaines compense largement les quelques « désagréments » du voyage 🙂