Le bac sensoriel est à l’éveil du jeune enfant ce qu’est le vibromachin à la veuve de guerre : une sorte de Rolls-Royce à l’esprit montessorien (ne jamais oublier de citer Maria, l’atout vendeur du jeu bobo) pour petits explorateurs en herbe prêts à manipuler, toucher et sentir les matières pour stimuler sensations et émotions. Mais mon côté rebelle préfère désormais l’appeler le « bac à jouer » car je ne suis pas convaincue qu’un bac aux propriétés uniquement sensorielles attirerait Lutin comme au temps de ses couches culottes. Et je dois bien avouer que je suis autant intéressée par le concept pédagogique du bac que par sa capacité à divertir mon enfant (ou à m’octroyer une parenthèse de quiétude parentale, tout est question de point de vue). Voici donc venu le temps de vous présenter notre bac automnal, pompeusement intitulé par moi-même « le bac de la forêt enchantée ».
Le succès d’un bac à jouer !
L’engouement de mon fils pour les bacs à jouer saisonniers ne date pas d’hier : vous retrouverez d’ailleurs dans ma rubrique bacs sensoriels (rebelle mais amie de Mister Google) mes talents de décoratrice naturaliste dans notre précédent bac automnal avec tout un tas d’activités associées pour stimuler le petit enfant. Mais le bac de la forêt enchantée que je vous présente ici n’est pas non plus tout neuf puisqu’il a été exploré par Lutin pendant les vacances de la Toussaint (de l’an dernier… Pour ceux qui me prendraient pour Marty Mc Fly). Les mauvaises langues m’accuseront de vendre du réchauffé mais ayant quelques vagues notions sur la saisonnalité des publications et une tendance à procrastiner, je n’ai étrangement pas eu l’idée de vous le présenter quand poussaient les premiers iris du jardin. Oh et puis ça va, hein, ce n’est pas non plus une archive d’avant-guerre puisque ce bac a tellement plu à mon enfant que je suis sommée de le lui proposer de nouveau depuis notre entrée officielle dans l’automne. Sauf que chez nous l’été indien ayant longtemps joué à cache-cache avec les frimas matinaux (Louis Bodin offre des packs promotionnels « rhume & angine » sponsorisés par Météo France), vous comprendrez bien que pour trouver la matière première de ce bac, nous avons décidé de patienter encore un peu. Donc en attendant de reconstituer cette forêt enchantée version 2018, voici la version de l’an passé.
La matière première du bac sensoriel de l’automne
Le bac sensoriel de la forêt magique est principalement constitué de trois familles d’éléments : du riz coloré pour garnir le sol, du biotope 100% naturel ramassé en forêt pour la décoration et enfin un casting de figurines et petits accessoires pour l’animation.
Le riz coloré aux couleurs de l’automne
Commençons par le riz coloré en jaune, orangé et rouge, et destiné à joncher le sol de notre bac, imitant les feuilles mortes semées par les arbres presque assoupis : une grande première pour Lutin et moi. Je voulais lui proposer cette activité depuis un moment déjà afin d’avoir le sentiment d’être une maman blogueuse parfaite, une de celles qui initie son fils à cet art montessorien (ou comment en remettre une couche ni vu, ni connu) comme ses consœurs du web. Ce fût un succès : Lutin s’est beaucoup amusé à mélanger ce riz, dessiner dedans et le transvaser avant que je le verse dans son bac encore vierge pour poursuivre notre objectif premier. Pour le réaliser, j’ai scrupuleusement suivi la recette de Doriane du blog Le Pays des Merveilles, à la fois simple et efficace.
En revanche, je pensais l’avoir conservé mais avec ma manie de tout jeter, il s’est retrouvé à la poubelle une fois le bac démantibulé. Et comme je n’ai aucune envie de tout recommencer dans la prochaine version de notre forêt enchantée, je remplacerai le riz par des lentilles de corail et un mélange de flocons d’avoine aux couleurs de l’automne.
Le biotope forestier
Rien de plus simple pour trouver de la matière première : une petite escapade dans les bois et le tour est joué. L’ex-parisienne que je suis a une pensée émue pour toutes les mamans parisiennes qui auront le choix entre le RER bondé et les bouchons interminables pour s’offrir le luxe de communier avec les esprits humides de la forêt.
Mais revenons à cette décoration botanique : tandis que notre promenade forestière nous a offert quelques glands, marrons, pierres, écorces d’arbres, feuilles séchées, brindilles et tapis de mousse, j’ai trouvé au marché noix et noisettes pour officiellement finir la décoration et officieusement exciter notre gourmandise.
Le casting de notre forêt sensorielle en bac
Ce bac sensoriel (placé près de la cuisine) étant deux fois plus grand que le premier que j’avais préparé, la population y est sensiblement plus importante, ainsi que le risque de buter dedans au petit matin quand la marque de l’oreiller imprimée sur la joue, nous nous dirigeons les yeux embrumés vers la machine à expresso, très loin du glamour « What else ».
Des animaux de la forêt,
Comme dans toute sapinière qui se respecte, ce bac enchanté fait honneur aux animaux de la forêt puisés dans la collection Schleich car bien entendu, le plastique c’est fantastique !
Du côté des « gentils », nous retrouvons l’élégante famille cerf au grand complet, le lièvre aux aguets sur ses pattes arrière, l’écureuil et sa pitance, le petit hérisson collé à une feuille morte pour l’éternité et le sanglier roi du civet (amis vegans, bien le bonjour). J’y ai rajouté maître hibou (celui de l’arbre magique de Vulli) pour apporter un peu de sagesse dans l’atmosphère j’ai mais banni les nombreux animaux forestiers Playmobil de Lutin qui certes sont plutôt réussis mais ne sont pas assortis aux figurines Schleich.
Du côté des « méchants » (ce n’est pas moi qui le dit, c’est mon enfant), nous accueillons le loup blanc, la star du coin (à en juger le nombre de fois où mon fils l’a manipulé) et son pote le sournois renard toujours prêts à jouer de mauvais tours aux autres pour le plus grand plaisir de Lutin.
Des p’tits Schtroumpfs,
[Si je ne me fourvoie pas dans l’orthographe de ces noms barbares entre marques allemandes et lutins bleus, vous pouvez m’inscrire aux dictées de Bernard Pivot]
La grande nouveauté de ce bac, celle qui en fait toute sa magie, vient surtout de la présence de petits êtres bleus tout droit sortis de mon enfance : voilà donc la touche vintage qui a tant scotché mon Lutin amateur de merveilleux. Evidemment, j’ai soigneusement sélectionné les heureux élus parmi la trentaine de figurants potentiels : exit le Schtroumpf cow-boy ou le Grand Schtroumpf pizzaïolo (mais non, mais non, je n’invente rien et avec une famille italienne, il ne pouvait qu’atterrir dans ma collection) car je n’ai conservé que les Schtroumpfs dont la présence reste harmonieuse avec la nature.
C’est vrai que j’y ai rajouté le Schtroumpf musicien mais que voulez-vous, j’ai toujours été fan de son piano imitation bois. Et puis zut, musique et nature ont en commun d’ouvrir les chakras et d’apaiser les esprits, ce qui n’est pas superflu tant je sens la contradiction venir titiller mon discours. Vous aurez aussi certainement remarqué la maison-champignon qui a traversé les années sans une ride à en juger l’accueil que lui a réservé Lutin. Et cette année ? Je pense rajouter Gargamel et son chat pour renforcer l’équipe des méchants qui a fort à faire…
La famille SDF des Klorofil,
Comme dans la vraie vie, il y a aussi dans ce bac à jouer des individus qui s’invitent sans avoir été vraiment désirés, un peu comme les radars sur l’autoroute, les épisios à l’accouchement ou le voisin ronfleur dans l’avion. Nos boulets à nous sont donc les locataires de l’arbre magique Vulli que Lutin a décidé de reloger dans ce bac. Parce qu’ils sont devenus SDF. Parce que l’arbre magique ne vaut pas un clou dans sa version actuelle entre une porte cassée dès l’ouverture de la boite neuve et un mécanisme d’ouverture/fermeture coincé tous les 4 matins avant qu’il ne rende définitivement l’âme après même pas un an de mauvais services.
Et des petits accessoires pour se raconter des histoires.
Lutin a pioché ici et là dans sa boite à petits jouets tout un tas de petits objets qui ont transformé la nature sauvage en petit coin cosy pour amateurs de campings 4 étoiles adeptes des fêtes à la belle étoile : tables, chaise, grotte, nourriture… Rien ne manque à nos épicuriens miniatures.
Une fois encore, il a joui du petit plus qui fait toute la différence avec son ancien bac, créant une ambiance chaleureuse dans son joli monde : des bougies chauffe-plat de couleur orange (à piles, inutile d’appeler les services sociaux) que j’ai trouvé en grande surface dans les ventes consacrées à Halloween.
Une invitation à jouer et l’imagination fait le reste…
Lutin a fait honneur à son mini terrain de jeu pendant plus de 15 jours, ce qui je l’avoue me fait rosir de plaisir parce que ce jouet, c’est un peu moi qui le lui ai construit.
Ne me demandez pas de comprendre le sens de ses aventures : une histoire de méchants animaux qui embêtent les gentils, de parc animalier ouvert au public Klorofil durant la journée et fermé la nuit quand précisément les adultes de tous poils font la fiesta pendant que les petits partent faire dodo (toute ressemblance avec des personnes existantes ne serait que pure coïncidence).
Et puis des fois, je reste perplexe devant certaines scènes… Allez comprendre, vous, ce qui se passe dans la tête d’un lutin de 5 ans et qui me fait jubiler lorsque j’ai la chance de pouvoir observer discrètement les histoires de mon joyeux et innocent petit garçon.
Mais partons sur la pointe des pieds car tout ce petit monde agité semble parti au pays des rêves…
Et chez vous, vos enfants vous réclament-ils des bacs sensoriels à jouer ? Et trouvez-vous comme moi l’inspiration sur Pinterest ?
Dinette et Paillettes a écrit
Ce bac à jouer est canon ! (ouais, tu remarqueras que j’ai déjà adopté cette nouvelle dénomination -> rebelle un jour, rebelle toujours).
Lucie-Rose a écrit
Merci ! Il en a mis plein les yeux aux principal intéressé en tout cas !
Gelin a écrit
J adore ! Il est très beau ce bac sensoriel. Si j ai le temps un jour … bises
Lucie-Rose a écrit
Oh ma pauvre… Je te garderai Pia de nouveau et elle y jouera avec Lutin !
MumChérie a écrit
Quel casting ! J’adore les Schtroumpfs ! Mais un tel bac ne survivrait pas longtemps avec mes 4 tornades et il ne resterait bientôt plus ni riz coloré ni lentilles corail… qui viendraient décorer le reste de la maison…
Lucie-Rose a écrit
Ah j’avoue que Lutin n’est pas une tempête destructrice de bacs… Sinon mon côté maniaque y aurait renoncé ! Mais à quatre, tout se complique !!!
Claire B. a écrit
Ton lutin est très chanceux de pouvoir jouer avec les jouets de ton enfance : moi je n’ai plus mes Schtroumpfs depuis longtemps ! Ce bac est beau en tout cas et me donne envie de m’y mettre.
Lucie-Rose a écrit
C’est simple et ludique à construire donc même les mamans s’amusent lorsqu’il s’agit de composer un bac sensoriel !