Le poisson d’avril à tisser [Bricolage des tout-petits #5]

Hormis son goût prononcé pour la peinture, Lutin qui œuvre dans le courant surréaliste sans doute influencé par le catalan Miró depuis que la reproduction « Les échelles en roue de feu traversent l’azur » orne sa chambre, n’est pas ce que j’appellerais un grand adepte des arts plastiques. En revanche, mon bébé peintre est un gros farceur toujours plein d’entrain lorsqu’il s’agit de taquiner son petit monde. J’ai donc sauté sur l’occasion du 1^er avril pour lui proposer de fabriquer un joli poisson d’avril à coller sur le dos de son papa. Ravi du projet facétieux, mon petit garçon m’a suivie avec enthousiasme ! Et moi, j’en ai profité pour lui proposer une activité graphique de motricité fine bien connue des maternelles mais en version plus amusante avec ses gommettes et sa peinture pailletée.

Le Matériel utilisé : une fiche bristol au format A4, une imprimante, une paire de ciseaux, des crayons de couleur, de la peinture pailletée, des gommettes, un cutter, des petites feuilles brillantes (sachet loisirs créatifs), des rubans de 15 mm de large (j’ai recyclé des rubans de chocolats de Pâques), un petit œil en plastique et de la colle.

J’ai d’abord recherché le dessin d’un poisson à colorier sur Internet. Après l’avoir grossi pour l’adapter à un format A4, je lui ai rajouté de grosses bandes verticales de 15 mm de large et de petites bandes horizontales qui serviront plus tard au tissage, puis je l’ai imprimé sur une feuille bristol.

Lutin a pris le relais en coloriant les cases vides du poisson. Au départ, j’avais dans l’idée de créer un poisson harmonieux en mélangeant les tons de vert et de jaune, assortis au ruban. Mais ça c’était sans compter sur les tendances créatives d’un Lutin qui trouvait splendide l’idée de rajouter du bleu et du violet au nuancier. Je décline donc toute responsabilité sur le choix des couleurs…

Nous arrivons à présent à l’étape de la peinture, point d’orgue de l’activité du point de vue de Lutin. Le rouleau, le pinceau, le doigt, tout y est passé pour si peu de surface si bien que mon petit peintre a réussi à faire gondoler le bristol.

Puis Lutin s’est attaqué à la queue de l’animal marin en y collant avec beaucoup d’application de petites feuilles ressemblant à des écailles afin que sa limande brille comme « Arc-en-Ciel, le plus beau poisson de l’océan », un livre de sa bibliothèque qu’il aime bien relire de temps en temps.

Attention l’étape suivante met le poisson en danger, je répète, l’étape suivante met le poisson en danger. Seule solution pour lui sauver la vie : condamner un autre poisson à sa place en le refilant comme offrande à Dieu Lutin armé d’une paire de ciseaux. Bref, pendant qu’il a charcuté le pauvre poisson ayant servi de brouillon, j’ai de mon côté découpé le poiscaille star du jour.

Après un rapide temps de séchage, j’ai repris les manettes de notre œuvre pour couper au cutter les lignes horizontales de son gros ventre sous les yeux affolés de mon loulou criant de désespoir « mais maman tu vas tout le déchirer, pourquoiiii tu fais ça ???? ». Mais maman étant légèrement plus habile que sa progéniture, le poisson éventré a tenu bon.

Restait alors à tisser le ventre du poisson puisque c’était quand même le but principal de l’activité. J’ai expliqué à mon loulou que le ruban devait passer entre les lignes découpées du poisson pour recouvrir les cases marquées d’un « D » comme « derrière ». J’avoue que ce n’était pas aussi facile que je l’imaginais pour les petites mains de mon artiste et après coup, je pense qu’un tissage positionné une colonne sur deux aurait largement suffi (ou alors un tissage avec des bandes de papier plutôt que du ruban pas assez souple). Bref, c’est ensemble que nous avons tissé le poisson sous la litanie des « c’est looong…. Je n’y arrive pas…. C’est dur… C’est quand qu’on a fini ? ».

Curieusement, mon fan de gommettes a tout de suite trouvé un regain d’énergie à la dernière étape du projet : coller des petits œufs brillants sur les cases coloriées de son choix. Un petit œil pour la route et hop, voilà notre petit poisson d’avril prêt à atterrir sur le dos de Chéri Chéri !