Dans quelques jours, mon loulou fera ses premiers pas à la maternelle et s’ouvrira de plus en plus à l’extérieur en apprenant à vivre ailleurs qu’à la maison. Soucieuse, je lâcherai un petit peu sa main dans cet ailleurs que Chéri Chéri et moi avons choisi en fonction de nos convictions. Chacun étant libre de faire ce qu’il veut en matière d’éducation, cet ailleurs, nous l’avons trouvé dans une école privée et savoir que nous confierons notre petit garçon à une institution qui semble répondre à nos attentes me rend un peu plus sereine.
Un choix idéologique autour d’un beau projet pédagogique
« La croissance d’un enfant ne s’arrête pas seulement à l’acquisition d’un savoir, même si c’est là un objectif primordial. L’école est aussi un lieu où l’on construit la personne humaine, en étant attentif à honorer toutes ses dimensions, spirituelle, morale, physique, culturelle ». Voilà quelques uns des mots de bienvenue formulés par le supérieur de l’institution catholique qui accueillera bientôt mon bébé. Ben oui, cette école est bien un choix confessionnel. Car si brillante soit-elle, je n’aurais pas pu inscrire mon enfant dans une école qui prêche un enseignement spirituel que je réfute. Mais voilà, même si nous ne fréquentons que trop peu la messe du dimanche, nous essayons de pratiquer certaines des valeurs qui sont attachées à notre religion et souhaitons « léguer » notre culture religieuse à notre enfant.
Et si j’accepte volontiers le climat évangélique porté par l’école, c’est que le partenariat entre l’établissement et les parents fait partie du projet éducatif, dans une institution a priori suffisamment ouverte pour veiller à préserver le sens critique de l’enfant. C’est d’ailleurs cette proximité avec l’équipe éducative et la pédagogie différentiée, rendue possible par de petits effectifs qui m’ont définitivement conquise. Il y a même un peu de pédagogie Montessori quand les plus grands sont sollicités pour aider les plus petits ou quand des ateliers artistiques décloisonnés mélangent les niveaux de maternelle. De cette collaboration parents-enseignants sont aussi nés des apprentissages comme l’éveil musical ou le bain hebdomadaire d’anglais dès la maternelle. Autant de petites choses qui répondent aux aspirations que j’ai pour mon enfant.
Des valeurs qui trouvent un écho favorable chez moi
C’est bien naturel de vouloir que son enfant retrouve dans ses journées d’écoles les valeurs qui sont les siennes. Ainsi, je suis rassurée de savoir que dans cet établissement, les règles très simples de savoir-vivre comme la politesse que je tente d’inculquer à mon loulou à la maison sont réellement appliquées à l’école, sans laisser-aller permissif, mais dans un climat fondé sur l’écoute, le respect mutuel et la non-violence. J’apprécie également que la scolarité soit très encadrée dans cette institution qui inculque dès l’école primaire le sens du travail, de la rigueur et de la persévérance, sans une remise en question systématique de l’autorité professorale. Au risque de paraître old school, je cautionne ce choix de l’apprentissage de l’effort et du mérite, qui restent les valeurs attendues dans monde professionnel.
Une question de rythmes scolaires
J’étais sceptique lorsque la réforme des rythmes scolaires est entrée en vigueur. Le sous-financement a engendré des activités périscolaires relevant simplement de l’occupationnel, en tout cas vers chez nous, sur un rythme épuisant pour les enfants. Je ne voulais pas que mon fils pâtisse d’une réforme appliquée de façon identique que l’enfant ait trois ou dix ans ! Je trouve aberrant de saborder les repères des tout-petits en maternelle avec des horaires de sortie différentes selon les jours, du personnel qui n’est parfois pas le même avant et après la sieste, des règles et des pédagogies différentes selon l’intervenant, des décalages des heures de sieste et même des enfants que l’on réveille prématurément pour coller des images ! J’ai la chance de pouvoir m’impliquer dans l’organisation des temps d’éveil de mon enfant et je préfère choisir avec lui le type et la qualité des activités culturelles et physiques auxquelles il participera dans le cadre familiale et associatif plutôt que de lui faire subir des heures de garderie sans intérêt. Et puis j’avoue espérer que mon loulou pourra profiter du mercredi pour dormir un peu plus, prendre le temps de se régaler d’un gros petit-déjeuner sans avoir les yeux rivés sur la pendule et faire ces mille petites choses que je faisais le mercredi quand j’étais petite… Le choix de ne pas suivre ces nouveaux rythmes opéré par la future école de mon loulou a donc bien évidemment lourdement pesé dans la balance.
D’ailleurs dans cette école, le temps de repos de mon grand bébé qui dort encore souvent deux, voire trois heures durant l’après-midi, sera respecté. La pièce décorée de stickers muraux, dotée d’une bibliothèque et parsemée de mini lits colorés que chaque famille a équipé à sa convenance m’a davantage fait penser à une grande chambre commune qu’à un dortoir anonyme. Savoir que tous les apprentissages importants sont regroupés le matin pour que l’après-midi des petites sections soit entièrement consacré au repos, que l’Atsm lit systématiquement des histoires aux enfants avant de les laisser dans les bras de Morphée et qu’aucun petit de maternelle n’est volontairement réveillé a achevé de me rassurer…
Un choix stratégique
Je reste tout au fond de moi une maman paniquée pour l’avenir de son enfant. Je ne veux pas qu’il dépende d’une carte scolaire qui lui imposerait tel ou tel établissement. Le souci, c’est que les très convoités collèges et lycées réputés pour leur excellence sont presque tous privés par ici. Alors je mentirais si je n’avouais pas avoir pensé qu’en inscrivant mon enfant très tôt dans un établissement privé, j’espérais également lui donner toutes les chances d’y rester lorsque mon bébé d’aujourd’hui sera l’adolescent de demain.
Notre responsabilité de parents est lourde face au choix de l’école et de l’environnement projeté autour de nos enfants. Notre choix ne constitue pas un jugement vis-à-vis des parents d’élèves de l’école de la République dont j’approuve le principe. Je pense aussi que les enseignants y sont intrinsèquement semblables à ceux du privé. Ce choix a simplement été guidé par d’autres envies pour notre enfant. Et surtout, sentir que je nous pouvons confier l’instruction de notre enfant à une institution qui a su gagner notre confiance parce que nous partageons a priori sa vision de l’école est un bien inestimable.
audrey N a écrit
Un trés bon choix
Lucie-Rose a écrit
Merci !
sourismaman a écrit
Tu veux que je te dise j’ai fait mon collège en privé et aujourd’hui à 37 berges, je me dis toujours que c’est le meilleur choix que mes parents ont fait, si je pouvais y mettre mon filou et ma grande quitte à me « saigner » financièrement (y’en a pas dans le coin) je n’hésiterai pas une seconde 🙂 Ce qui compte le plus c’est que vous, vous soyez sereins , une bonne rentrée à ton loulou ma belle 🙂
Lucie-Rose a écrit
On a de la chance d’en avoir de très bonnes vers chez nous ! Merci pour ton soutien 🙂
WonderMômes a écrit
On a fait le même choix que toi, ils sont dans une super école, du même genre que l’établissement de ton loulou. Bonne rentrée à ton loulou !
Lucie-Rose a écrit
J’espère qu’on n’aura pas à utiliser trop de mouchoirs le jour J…
Mayette a écrit
Je pense que c’est un choix personnel et que chaque parent veut le meilleur pour son enfant. Si c’est la solution qui vous convient le mieux, alors foncez! En tant que professeur dans un collège publique, je voudrais simplement ajouter que les parents se font parfois une image idéalisée du privé et je voudrais juste un peu réagir à cette phrase: » je pense que les enseignants du public sont intrinsèquement les mêmes que ceux du privé. » Normalement, non. Nous passons obligatoirement un concours, alors que le directeur de l’école privé est libre de recruter qui il veut, un enseignant titulaire du concours privé ou non… Les professeurs du privé sont souvent obligés d’enseigner plusieurs matières ( celle pour laquelle ils sont titulaires du concours et..une autre selon les obligations de service. Pour la compétence, on repassera), ils doivent aussi surveiller les études et sont en général un peu moins bien payés que ceux du public. Bien sûr, ça reste de la théorie et comme partout, il y a de très bons professeurs de privé et de public comme de très mauvais.
Lucie-Rose a écrit
J’ai volontairement évité de développer le sujet des enseignants parce qu’effectivement, il y en a d’excellents comme de mauvais dans les deux écoles et ce n’est en tout cas pas ce critère qui a guidé notre choix. J’avoue ne pas connaître tous les rouages du monde de l’éducation mais je sais que les enseignants des écoles privées sous contrat avec l’Etat (comme celle de mon loulou) passent les mêmes épreuves que les enseignants du public et sont corrigés par le même jury qui ne sait pas à quel type d’enseignement se destine le candidat. Je sais aussi qu’ils sont soumis aux mêmes contrôles par les mêmes inspecteurs d’académie… Il reste plus qu’à espérer que tout se passe comme on l’espère !
Maman Clémentine a écrit
Un très beau billet que j’aurais pu écrire, avec moins de talent mais pour les mêmes raisons. Ici aussi Clémentine va en école privée, un peu pour nos croyances, un peu pour la réforme et un peu pour essayer de lui donner de bonnes chances dans la vie. Je constate une fois de plus que nous sommes sur la même longueur d’onde et surtout que tu trouves toujours les mots juste. Et puis courage quand même hein parce que publique ou privée, ça reste quand même une rentrée angoissante. ^^
Lucie-Rose a écrit
Ben voilà, j’ai m’impression d’avoir trouvé ma jumelle du web 🙂 Effectivement l’angoisse monte terriblement à J-2 !!!
MumChérie a écrit
Mes 3 enfants sont actuellement dans le public, mais, pour les mêmes raisons que toi, je vais m’orienter vers le privé l’année prochaine, dans le soucis de leur épanouissement pédagogique, du respect de leurs rythmes (ils étaient épuisé cette année avec 5 jours d’école) et en cohésion avec nos valeurs familiales… Bonne rentrée à vous !
Lucie-Rose a écrit
Merci pour ton témoignage et bonne rentrée également à tes loulous !
bbb's mum a écrit
je ne peux que valider ton choix ! enseignante dans le public, je suis marié à un enseignant du privé, et mon loulou entre à l’école de son papa pour des raison pratiques, certes, mais aussi pour la pédagogie et les rythmes scolaires !
bonne rentrée chez vous
Lucie-Rose a écrit
Ça fait très plaisir de se sentir soutenue par une enseignante du public ! Bonne rentrée également 🙂
SOPHIE a écrit
Quel bonheur d’être parent et même temps difficile parfois tellement on aimerait être à la hauteur de ce petit bout de nous.
L’école privée est un très bon choix souvent gage de qualité. Les enseignants sont à l’écoute des enfants, de leurs besoins, de leur bien-être. Les valeurs qui font de nous des adultes « civilisées » sont portées simplement comme le respect de l’autre, de la différence, la tolérance, le savoir-vivre et le savoir-être. Les enfants ne sont pas des numéros, ce sont des personnes respectées et écoutées. Je pense qu’après quelques mois voir quelques années vous ne serez pas déçus de ce choix.
Lucie-Rose a écrit
Merci pour ce témoignage très encourageant et qui résume bien la philosophie de notre choix.