Visiter l’aquarium de Lyon avec un jeune enfant

Pour ce deuxième jour de « la semaine pour rêver de la mer », nous partons à l’aquarium de Lyon. J’y suis allée très récemment, pour les trois ans de Lutin. J’avais en effet envie de proposer à mon loulou qui voue déjà une sérieuse addiction aux vacances à la mer, une activité inédite pour lui : visiter le petit monde des poissons. Et même si je le sais fan d’animaux en tous genres, surtout ceux qui font la conversation (ceux là, on ne les trouve que dans les livres ou les dessins animés), je ne pensais pas qu’il serait aussi captivé par l’univers sous-marin. Quant à moi, adepte du snorkeling dans les pays tropicaux, je me faisais une joie de pouvoir plonger mon regard dans les profondeurs abyssales et mystérieuses de l’océan depuis Lyon. Si la balade a réjoui mon troizan au-delà de toutes mes espérances, mon avis est plus mitigé. J’y ai passé un agréable moment d’évasion, à la fois instructif et apaisant, mais je garde comme un goût d’inachevé, surtout au regard des tarifs exagérés pour une heure de voyage au cœur du Grand Bleu.

De belles mises en scène aquatiques loin du littoral

 En franchissant la porte de l’aquarium de Lyon, je savais déjà que je n’allais pas explorer un endroit aussi spectaculaire que l’Oceanografic de Valence (Espagne) – un chef d’œuvre architectural en soi ou The Aquarium of Western Australia qui rassemble dans un ballet extraordinaire tous les habitants de la grande barrière de corail.

 Dans ce petit aquarium loin du littoral, on ne rencontre pas de monstres des mers comme les raies manta ou les requins baleines, ni de mammifères marins. Mais on y croise de mystérieuses méduses, des tortues de mer, un hippocampe, une pieuvre et des poissons par milliers, dont certains se font rares en milieux clos comme la raie épineuse à grande bouche ou le poisson grenouille. Ces poissons, parfois incroyablement beaux, jouent à cache-cache parmi les algues dans de très jolies mises en scène aquatiques, reproduites au plus proche des milieux naturels.

 Les vitres des aquariums étant basses, le lieu est particulièrement bien conçu pour les enfants qui contemplent facilement l’éternelle gigue des poissons. C’est appréciable de ne pas avoir à les porter pendant toute la durée de la visite ! D’ailleurs, malgré l’envie irrépressible des plus petits de promener leurs mains un peu partout sur les 47 aquariums, j’ai remarqué que les vitres étaient plutôt propres, au moins lors de notre visite en fin de matinée.

Un agréable tour des eaux du globe

L’aquarium de Lyon permet de découvrir le monde à travers la diversité de son peuple marin. Faune et flore sont regroupées par régions, fleuves ou mers du monde. Des explications succinctes et parfois ludiques sur les espèces permettent de coller un peu de culture au plaisir d’admirer le ballet des poissons. Je trouve cependant les commentaires affichés un peu trop sombres. Certes, le réchauffement de la planète, la déforestation, les marées noires ou l’exploitation à outrance des îles ont dégradé les environnements marins. Mais expliquer aux enfants que l’homme a tout détruit sans même évoquer ses actions positives, c’est quand même une écaille trop défaitiste…

La promenade débute par des bassins abritant les poissons de nos lacs et de nos rivières. Ces carpes, tanches, truites, ablettes, esturgeons, gardons ou silures m’ont paru plutôt quelconques. Et même si j’avoue ne pas bien connaître ces espèces autrement que dans mon assiette et que je comprends l’importance d’apprendre la biodiversité qui nous entoure pour mieux la protéger, ce n’était pas la partie la plus excitante de la promenade !

 Nous avons ensuite traversé les eaux douces tropicales, en Afrique et en Amérique, à la rencontre des effrayants piranhas, des vieilles tortues de mer et des poissons « crocodiles ». On y rencontre des poissons jamais vus et les explications simples sont instructives pour un néophyte comme moi. J’ai ainsi été étonnée d’apprendre que le fascinant piranhas (ci-dessous) à la mâchoire si puissante, cannibale de son état, est en réalité un animal timide et peureux qui n’attaque qu’en bandes organisées.

De là, nous avons plongé dans le Grand Bleu, à la découverte des extraordinaires créatures qui peuplent les océans. Entre les attendus poissons clowns et les gracieuses méduses, de merveilleux poissons aux couleurs si intenses qu’on les croirait presque artificiels, hypnotisent nos yeux. Et peu importe si certains poissons appartiennent à la catégorie du « déjà vu » en jardinerie. Car ici, leur habitat exceptionnel sublime leur parade.

Clou de la visite, la grande fosse aux requins invite sur deux étages au rêve et à la méditation devant les arabesques sans fin que dessinent requins à pointes noires, requin léopard, requin zèbre, requins nourrices, raies guitares et raie rhina au milieu des poissons récifaux. Un étrange méli-mélo de population, entre le dangereux et le minuscule.

Enfin, l’aventure sous-marine se termine par l’opportunité de chatouiller les tentacules d’une anémone, ou de caresser le bras d’une étoile de mer ou d’une petite raie dans le bassin tactile. C’est ludique mais mon loulou étant encore trop petit, il n’a guère eu le loisir d’éveiller son sens du toucher dans ce bassin… Et c’est tant mieux pour ces pauvres animaux de service qui n’auraient peut-être pas apprécié son sens de la délicatesse.

Mais quelques regrets…

 Si notre visite à l’aquarium de Lyon s’est globalement bien passée, je regrette que l’agencement de ce lieu prisé par les familles soit si mal adapté aux poussettes. Car le hic, c’est qu’il y a des marches et des escaliers dans tous les sens. Certes, il y a des ascenseurs pour les personnes à mobilité réduite mais cela demande de s’éloigner des bassins qui deviennent rapidement hors d’atteinte en cas de forte affluence étant donné l’exigüité de certains passages.

 Ensuite, le coin snack situé en plein milieu du parcours est totalement inapproprié au site. Les fortes odeurs de friture qui s’en dégagent gâchent le plaisir de la contemplation des aquariums voisins. Et le passage laissé entre les tables pour poursuivre la visite est si étroit qu’en cas de forte affluence, on s’échappe difficilement, ayant tout le loisir de contempler sans faim des sandwichs à l’aspect défraîchi.

 J’ai aussi regretté d’avoir manqué les animations comme le nourrissage des requins qui n’a lieu que deux fois par semaine ou les plongées commentées. Certes je n’avais pas consulté le planning des animations mais l’aquarium n’est pas très grand et je n’ai vu ni entendu personne. J’aurais au moins apprécié une brochure explicative de l’aquarium qui ne soit pas payante étant donné les tarifs élevés pratiqués en caisse.

 Le prix, on y vient justement : 35 euros pour deux adultes et un enfant de tout juste trois ans pour heure de visite. Il existe parait-il des bons plans avec les partenaires de l’aquarium de Lyon… Mais pas pour moi qui n’ai rien vu passer. Ah, oui il y a aussi des promotions sur internet… Mais encore faut-il anticiper la visite. Bref, soit on perd un temps précieux à chercher de petites ristournes, soit on se fait assommer en caisse.

 En conclusion

Cet aquarium n’est pas le plus grand, ni le plus beau de France. Il mériterait sans doute un peu plus d’espace et de modernité mais il n’a pas à rougir de sa collection de poissons et reste un lieu agréable, très apprécié par les enfants toujours ravis de repérer l’ami Nemo. Nous avons visité l’aquarium de Lyon en pleine semaine et en dehors des vacances scolaires lyonnaises. Loin de la foule, le cadre était donc propice à la relaxation (toute relative avec un enfant en bas âge). Mais profiter du silence des abysses un dimanche pluvieux aurait été mission impossible : on aurait difficilement salué les poissons dans leur bel écrin, en circulant comme dans le métro en heure de pointe. Ceci dit, je retiendrai avant tout la belle expérience de mon loulou qui rêve de « rendre une autre visite aux petits poissons »… Ce à quoi j’ai bien envie de céder, juste pour le plaisir des yeux.

 Ont participé au défi Sortie en famille de la « semaine pour rêver de la mer » :

•  A dada et au dodo nous parle de la merveilleuse île Sainte Marguerite.