Mobile en perles et fil de fer (Bricolage des tout-petits #7)

Si vous cherchez un certain Alexander, Lutin vous répondra qu’il s’agit certainement d’un Américain dénommé Calder, « un monsieur qui crée des créatures en fil de fer » pour reprendre ses mots. Et comme mon petit érudit n’a pas peur de mesurer son talent aux génies créateurs de ce monde, il vous emmènera sous le mûrier platane de notre jardin pour vous présenter fièrement son mobile « poisson » inspiré par feu l’artiste sculpteur et peintre Alexander Calder.

Cette sculpture hautement artistique (n’ayons pas peur des mots) a réellement enthousiasmé mon petit garçon qui a passé une bonne partie de l’après-midi à enfiler puis déplacer des perles sur un fil de fer, faisant preuve d’une patience infinie (je n’en reviens toujours pas). Mon loulou habituellement « privé » de jeux de perles parce que les colliers, bracelets et autres babioles d’apparat ne font pas partie de son univers, était ravi de s’essayer à cet art nouveau pour lui, et ce malgré la difficulté d’un exercice l’obligeant à mobiliser toutes ses capacités de motricité fine et de concentration.

Trois fois rien de matériel pour ce mobile de perles

– Des perles en plastique plutôt qu’en bois parce que le mobile restera à l’extérieur (n’en déplaise à Chéri Chéri qui m’a semblé crispé à la vue de la nouvelle déco imaginée par son fils), de préférence irisées ou pailletées (qui a dit que les garçons n’aimaient pas le clinquant ?)

– Une grosse perle noire pour l’œil

– Une bobine de fil coloré en aluminium (je voulais combiner les diamètres 1 mm pour l’intérieur du corps habillé de perles et 1,5 mm pour le contour de l’animal mais je n’ai trouvé que le diamètre 1,5 mm, ce qui réduit le choix des perles)

– Une pince coupante

– Un fil (ou fil de fer) pour accrocher le mobile

Un mode opératoire simplissime

1/ On sculpte le corps de la créature.

Avec un peu d’’imagination et de dextérité, on peut sculpter d’incroyables bestioles mais du haut de ses 4 ans, mon enfileur de perles avait besoin d’une base largement arrondie pour faciliter leur passage et trépignait d’impatience tout heureux qu’il était réaliser de son nouvel atelier. J’ai donc opté pour la facilité et versé dans l’art figuratif pour créer un être marin hybride, entre poisson et dauphin. Chéri Chéri dit qu’il a un nez de nasique mais personnellement je trouve cette remarque très très méchante (de toute façon il est hermétique à notre art, le rustre).

2/ Lutin choisit, trie, enfile et positionne les perles de différentes grosseurs.

Si j’avais écouté mon enfant, nous aurions donné naissance à un poisson multicolore (avec beaucoup de violet quand même) mais comme je manque d’ouverture d’esprit et que ce poisson squatte mon jardin, j’ai imposé du blanc (nacré s’il vous plaît) et du bleu, comme à la mer quoi… Lutin a donc trié les perles avant de commencer son œuvre. Par facilité, il avait une sérieuse tendance à ne piocher que dans les perles de gros gabarit plus commodes à manipuler et à enfiler. Mais là encore, en tant que reloue de service, j’ai veillé à ce que le panachage soit un peu plus harmonieux.

3/ On finit par l’œil avec la grosse perle noire avant de tordre les extrémités de la créature afin d’empêcher les perles de s’échapper.

4/ Reste à suspendre le poisson.

J’ai d’abord cédé pour une attache habillée de perles multicolores pour faire plaisir à mon artiste puis me suis ravisée pour ne conserver qu’un fil de fer dénudé de perles qui rend le poisson plus aérien et semble apaiser les souffrances visuelles de Chéri Chéri lorsqu’il déjeune dans le jardin.

J’espère que le vieux Calder ne s’est pas retourné dans sa tombe lorsqu’il a vu le niveau de la relève mais en tout cas, nous on est drôlement fiers de ce mobile artisanal qui marque notre première participation au rendez-vous « L’art est un jeu d’enfant » proposé par Doriane du blog Le Pays des Merveilles. Il faut dire que le thème de ce mois-ci nous a largement inspirés puisqu’il était entièrement libre 🙂 !