Je suis une stressée du microbe. Je les hais, ces colonies de nabots hostiles et traque l’ennemi microscopique à grands coups de potions bactéricides, n’en déplaise à la SPA. Et si la lutte est épuisante depuis la naissance de Lutin, véritable aimant à micro-organismes pathogènes, je refuse de lâcher l’affaire, redoublant de perfidie pour que les nuisibles invisibles tracent leur route sans s’arrêter chez nous… Surtout à l’approche d’un départ en voyage !
Retour sur les galères du voyageur dont on ne parle jamais…
Si je mélange voyages et microbes, c’est parce que le voyage c’est un peu comme un vieux vinyle double face (pfft, j’ai déjà perdu les moins de 30 ans avec mes références du siècle dernier).
Tout le monde s’épanche longuement sur la face A du voyage, enrichissante, pleine de charme et d’émotions. Le voyageur vous parlera avec un enthousiasme tout enfantin de ces mille choses curieuses découvertes au gré de ses pérégrinations intensément vécues entre paysages à couper le souffle, mets improbables, rencontres inattendues et architectures surprenantes. Des étincelles dans les yeux, il s’émerveillera sur ces rendez-vous avec l’Histoire, la nature ou une civilisation, sur tous ces moments simples, insolites ou cocasses qui font l’essence même d’un voyage et qu’il chérira, longtemps après son retour, comme les bons souvenirs d’une parenthèse privilégiée de sa vie.
En revanche, il n’y a plus grand monde pour s’attarder sur la face B du voyage, sauf peut-être Mitchka la drôlissime globe-trotteuse du blog Fish & Child. Cette autre réalité se nourrit de petits soucis altérant la carte postale idyllique. Et le voyageur de souffrir soudainement d’une extinction de voix lorsque des souvenirs embarrassants refont surface au détour d’une conversation. Ne vous méprenez pas, je ne parle pas des complications mémorables dont on se flatte après coup ! Oui, j’ai connu les galères de l’acqua alta à Venise en plein mois de mai. Pourtant c’était en fin de compte plutôt rigolo de marcher pieds nus dans les rues de la Sérénissime alors je m’en suis vantée ! Non, ce que le voyageur omet de formuler est un peu plus INAVOUABLE… Je pense au hasard à des maux comme tourista, coups de soleil et face d’écrevisse, crise hémorroïdaire ragaillardie par la chaleur, mal de mer qui vous donne le teint aussi frais qu’une dorade décongelée depuis des semaines, mycose du pied (ça vous apprendra à jouer au va-nus-pieds), petits boutons qui éclosent – c’est magique – au contact du soleil (ou d’une troupe d’acariens ou de punaises lovés dans la literie, c’est selon), attaque intempestive de poux ou encore bonne vieille tourista (ah bon, je l’ai déjà dit ça).
Pour tous ces troubles du voyageur, j’ai appris à composer avec le temps une trousse à pharmacie de compétition. Vade retro petits maux touristiques, au cas où je serais perdue comme un pingouin dans le désert médical j’emporte dans mes valises de quoi combattre toute une armée de parasites et autres petites indélicatesses de la nature que la poisse pourrait semer sur mes voyages : crèmes solaires, après-soleil, désinfectants, pilules anti-tourista et contre le mal des transports, paracétamol, aspi-venin, antihistaminiques et autres médicaments de première nécessité. Pour Lutin, j’avais même dès le premier voyage minutieusement élaboré une trousse à pharmacie pompeusement intitulée par moi-même rien-ne-pourra-arriver-à-mon-enfant et dont je vous avais livré le contenu dans mon billet « comment préparer la valiser des bébés voyageurs ».
La pire loose : être souffrant un jour de départ en vacances
Mais foi de globe-trotter, pire que les petits maux discrets ou pas d’un voyage, le cauchemar absolu est de tomber malade juste avant le départ.
Imaginez un peu, un virus (ou pire une bactérie) de la trop grande famille de la gastro-entérite a eu la mauvaise idée de vous rendre une visite de courtoisie à quelques jours de votre départ pour l’Afrique du Sud. Vous n’êtes à présent plus seul(e) à vous présenter à l’embarquement du prochain vol pour Le Cap. Toute une colonie d’épouvantables microbes risquent de s’exciter pile-poil au moment où vous patientiez gentiment dans les chicanes du passage en douane (et depuis que des bombes jaillissent à tout va, je vous assure qu’on patiente très longtemps dans les aéroports), loin de toute source d’aisance. Survivant de la première heure, vous tentez ensuite d’expliquer à la gentille hôtesse de l’air que oui, vous avez bien remarqué la consigne de sécurité allumée mais que vos turbulences intestinales font fi des turbulences du ciel. Et même si la moindre odeur vivace vous donne la nausée, sachez que vous n’échapperez pas à la promiscuité du plateau repas fumant de votre chéri(e) en pleine forme ou de l’odeur des pieds de Gilbert qui a enlevé sa paire de baskets pour mettre ses orteils en mode tout confort. Vous avez bien la petite pochette en papier spéciale souillures mise gracieusement à votre disposition mais son efficacité reste à prouver dans ces moments de grande détresse (ce billet est top glamour).
Plus catastrophiques encore, certains microbes débarqués inopinément avant les vacances pourraient carrément vous priver de voyage. Je pense en particulier à tous les propriétaires de jeunes lutins qui ont eu des sueurs froides en découvrant une épidémie de varicelle à la crèche un mois avant leur départ en vacances – c’est du vécu ! Et oui, cette maladie vieille comme le monde est tellement expansive que les porteurs de varicelle sont interdits d’avion pendant la phase contagieuse de la maladie qui se déclare, oh surprise, après 10 à 15 jours d’incubation silencieuse.
Je passe rapidement sur les rhumes (incident banal mais qui interdit la plongée), les otites qui peuvent s’aggraver en vol, la grippe qui vous fait amèrement regretter votre lit et tous ces milliers de petits microbes qui affaiblissent votre système immunitaire avant même que vous ne fassiez connaissance avec leurs homologues exotiques.
Mais rassurez-vous, bien armé(e) contre l’envahisseur miniature, la fatalité n’existe presque pas et prier le saint patron des malades (quand on a raté le coche avec le saint patron des voyageurs) n’est peut-être pas l’unique voie de secours.
Au quotidien : mes principes de précaution contre les microbes
Les microbes ne sont pas tous pathogènes, certains sont inoffensifs voire très utiles pour la défense de notre organisme humain. Je cible donc l’agresseur néfaste qui aurait la mauvaise idée de me sauter dessus quand des milliards d’autres micro-organismes, ma foi très sympathiques, sont les bienvenus. Le hic, c’est qu’à moins de rester dans une bulle stérile, les moyens de tomber malade sont déclinables à l’infini, permettant aux rhumes, angines ou gastro de vagabonder joyeusement d’un organisme à l’autre. Je compte donc sur quelques gestes de bon sens pour éradiquer ces micro-enquiquineurs…
1/ Une bonne hygiène des mains
Se laver très régulièrement les mains pour limiter son exposition aux bactéries, rien de très neuf me direz-vous ! Je n’ai certes pas inventé la poudre mais quand je lis que presque la moitié des gens ne se lavent pas les mains après un petit tour aux toilettes ou avant de passer à table puis que je découvre qu’en serrant la main d’une personne sortant des toilettes sans avoir côtoyé le lavabo, on risque une fois sur trois de retrouver des germes fécaux de cette personne dans notre bouche (amis poètes bienvenus), je suis prise d’une furieuse envie de vivre en ermite ! Le livre du docteur Frédéric Saldmann « On s’en lave les mains » (Éditions Flammarion) coupe définitivement toute envie de paresse quand sonne l’heure de la corvée. En bonne élève, j’ai d’ailleurs armé mon sac à main d’un petit flacon de solution hydroalcoolique qui me permet de me désinfecter les mains dans les lieux publiques. C’est pratique et vite fait. Bon ok, à vouloir les conserver propres, mes mains ont tendance à gercer alors je les bichonne avec ma bonne crème réparatrice mains Nuxe Rêve de Miel.
2/ Une maison saine et aérée
J’utilise des détergents pas toujours très écolo mais bactéricides à 99,9% (100% moins la part de loose). Je suis particulièrement vigilante sur mon comptoir de cuisine nettoyé et désinfecté au Sanytol® Eucalyptus avant et après la préparation des aliments. J’utilise systématiquement des lingettes jetables pour les toilettes et des papiers jetables pour sécher les surfaces dures, histoire que les vilaines bestioles ne nichent pas dans les torchons et les serviettes. Pour chasser les acariens, je m’oblige à renouveler l’air ambiant de la maison, même quand il fait très froid. J’aime bien aussi parfumer la maison en diffusant, surtout en hiver, des huiles essentielles bio d’Eucalyptus ou de lavande connues pour leur effet antiseptique.
3/ Stratégique chez le docteur
Concentré par excellence de microbes, la salle d’attente du médecin est ma bête noire ! J’essaie de prendre rendez-vous tôt le matin pour rester le moins longtemps possible au contact des autres patients. J’évite de consulter les revues touchées par tout le monde même si je meure d’envie d’en savoir plus sur le fils caché de Charles et Camilla. Chez la pédiatre, plutôt que de me crisper dès que Lutin approche les bouillons de culture que sont les jouets de la salle d’attente, je lui tends mon téléphone, ce Saint-Graal qui catalyse toutes ses envies de mini-jeux et de dessins animés… Et au diable tous mes principes !
4/ En mode vigilance dans les lieux publiques
Dans les lieux publiques, je ne m’éternise pas dans les endroits à haut risques sauf quand j’ai envie de papoter comme les halls d’entrée d’immeubles où tout le monde se croise, s’adosse, colle ses doigts sur les touches des ascenseurs et des digicodes. J’évite aussi de stagner dans les couloirs des bureaux où l’air ne circule pas bien et me méfie des poignées de portes, gros nids à bactéries.
Au supermarché, je désinfecte la poignée du chariot avec une lingette bactéricide et je nettoie à la machine mes sacs de courses réutilisables qui, comme les chaussettes, se transforment en gîtes à microbes s’ils ne sont pas lavés régulièrement .
Mais la palme de mes précautions concerne les sanitaires publiques. Depuis que Lutin n’a plus de couches, il fait pipi un peu partout en ville, dans la nature, contre un arbre ou un buisson mais très rarement dans les toilettes publiques. S’il doit pénétrer l’antre de mon dégoût, il ne touchera à rien, même pas au mur tandis que je le porterai pour soulager ses besoins, quitte à m’éreinter le dos. Quant à moi, je me retiens ou je muscle mes quadriceps et je ne touche jamais directement la poignée, le bouton de la chasse d’eau et le dérouleur de papier toilette qui contiendrait, à lui seul, 150 variétés de bactéries selon une enquête américaine.
En mode mysophobique avant les vacances !
A l’approche des vacances, je redouble de méfiance vis-à-vis de l’ennemi invisible et développe quelques réflexes de survie :
1/ Eviter les pharmacies
L’ennemi miniature prospère tout particulièrement dans les pharmacies où les « pas chanceux » présents par obligation toussent, reniflent et postillonnent, une ordonnance à la main. Je fuis donc les officines avant de partir en vacances. Et pour constituer mon indispensable trousse à pharmacie alors ? J’ai généralement déjà les médicaments sur ordonnance dont j’ai besoin. Pour le reste, je me retranche sur des sites web comme shop-pharmacie qui envoie directement à la maison crèmes solaires, gel de toilette intime, pansements, compresses, savons… Bref tout ce dont j’ai besoin à un prix globalement plus avantageux qu’en officine. Mais le petit plus de shop-pharmacie, c’est le large éventail de médicaments délivrés sans ordonnance, du simple Doliprane® aux soins des troubles digestifs en passant par les rhumes ou la dermatologie pour ne citer qu’eux. Certes, une fiche conseil ne remplacera jamais les conseils personnalisés d’un professionnel de la santé mais comme les marques et les produits proposés sont les mêmes qu’en officine, on peut choisir ceux qu’on a l’habitude de prendre sans risques d’erreur. Et voilà comment mon précieux sirop Nausicalm® est directement passé de mon ordinateur à la bouche de Lutin, histoire de l’endormir pendant 8 heures pour lui éviter le mal de mer (la face B ce notre voyage en Sardaigne est ici).
2/ Bannir les garderies et autres aires de jeux
A l’approche des vacances, j’évite aussi les ludothèques, balançoires, parcs à lutins et autres lieux festifs de rassemblement des moins d’un mètre. Certes, je culpabiliserais de retirer Lutin de la maternelle pendant un mois en cas d’épidémie mais je n’ai eu aucun scrupule à le retirer de la crèche l’année dernière pour échapper à la fameuse varicelle très en vogue avant nos vacances sous les tropiques.
3/ Renforcer nos défenses immunitaires
Outre un carnet de vaccinations scrupuleusement à jour, je ne jure que par les probiotiques qui coûtent un bras nous aident à faire le plein de combattants anti-virus avant de partir dans certains pays « à risques ». Côté phytothérapie, je booste Lutin au sirop de miel, gelée royale et propolis, alternative préventive naturelle pour renforcer son jeune système immunitaire.
4/ Eviter un certain type de restauration
J’adore les sushis, les makis ou le carpaccio de poisson mais quelques jours avant de partir, je deviens avare de viandes et poissons crus pour barrer la route aux éventuelles toxi-infections alimentaires. Mauvais plans aussi les fast-foods : je ne les aime pas , ce qui ne m’empêche pas d’y mettre parfois les pieds pour faire plaisir à Lutin (je sais, je suis faible) mais vous ne nous y verrez jamais les veilles de départ en vacances.
J’ose imaginer que mes petites manies anti-microbes contribuent à favoriser notre bonne santé même si l’agresseur est tellement malin qu’il finit de temps à autre par trouver des failles dans nos systèmes de défense. Cela dit, si Lutin doit construire son immunité, autant que ce soit loin des périodes de vacances. Remarquez, il y a bien un virus que j’ai attrapé avant de contaminer toute la famille, le virus du voyage… Et ça c’est une sacré chance !
Mitchka a écrit
Et sinon t’as pensé à prendre quelques relaxants : t’as l’air tendue à l’idée de partir en vacances !! 🙂
j’ai eu une petite larme quand j’ai lu que tu désinfectais les poignets de ton cadis ! (j’en rigole encore en fait : c’est l’effet de la visualisation)
ceci dit, moi aussi je booste les filles à l’approche des vacances… après l’épisode de la varicelle l’année dernière je crains toujours le pire…
merci pour la mention « drôlissime » c’est peut être un peu trop mais je prends quand même 🙂
Lucie-Rose a écrit
Ah oui la fameuse désinfection des caddies, c’est depuis que Lutin prend leurs poignées pour des sucettes géantes 🙂
Cendrilène a écrit
Ah oui quand même! Tu prends des mesures draconienne! Si tu n’est pas allergique aux awards , je t’ai nominée au blogger recognition award alors si le cœur t’en dit n’hésites pas à y répondre. 😉
Lucie-Rose a écrit
Je deviens un peu parano à l’approche des vacances 🙂 Merci pour la nomination !
Claire B. a écrit
Je ne suis pas aussi prudente que toi (quoi que depuis que je suis maman je me sens plus concernée par les réponses aux attaques microbiennes) mais j’ai bien rigolé en pensant aux voyageurs malchanceux. Je note quelques-unes de tes astuces au passage ! PS : On utilise la même crème pour les mains 🙂
Lucie-Rose a écrit
J’ai connu quelques déboires de « voyageur malchanceux » mais je ne préciserai pas lesquels 🙂
Thaly a écrit
Ah ah tu m la fait bien rire avec ton billet
Je part bientôt aussi et je ne veux pas penser aux pire on se lave les mais sans arret
Lucie-Rose a écrit
Oh zut j’espère que je ne t’ai pas effrayée avec mes névroses de globe-trotteuse 🙂
Maman Clémentine a écrit
Un peu en retard pour commenter car je sors d’une gastro (moment glamour), puisque demain ce sont les vacances, normalement les filles devraient suivre… J’aurais dû te lire avant. ^^ Une fois de plus tu m’as bien fait rire et vive les vinyls. 🙂
Lucie-Rose a écrit
Ah mince 🙁 Bon courage alors… Pas cool de démarrer le vacances comme ça. La prochaine fois tu nettoieras la poignée du caddy ^^
sourismaman a écrit
bon moi aussi j’ai ri à la lecture de ton billet et puis je me retrouve aussi comme pour le coup de nettoyer le caddie et chiot public interdit aussi par exemple! les crobes sont mes ennemis car avec mon filou qui chope tout je fais attention, le site de pharmacie dont tu parles aussi bien question prix?
sinon après la martinique quelle est la future destination alors? au fait le dessin avec la tourista j’adore!
Lucie-Rose a écrit
J’avais le sentiment que le panier global était moins cher mais je ne suis pas très regardante sur les prix pour les produits de consommation courante comme la parapharmacie. J’ai du coup comparé les prix de quelques produits avec ma pharmacie de quartier et effectivement le site était moins cher sur le dentifrice, mon gel intime et mon baume mains Nuxe (pas de promo en pharmacie à ce moment là). En revanche, la boite de lait infantile Gallia 4 (mon loulou préfère le lait en poudre au lait en bouteille) est plus chère de 10 centimes qu’à mon hypermarché.
Mes prochaines destinations : retour en Sicile pour la 4éme fois (on adore !) cet été et Copenhague à l’automne (retour aux sources car j’y ai vécu).
Merci pour le dessin, j’ai assemblé puis commenté deux bouts de dessins trouvées sur le net car je ne suis pas très forte en caricatures 🙂
Valérie WonderMômes a écrit
Moi ma parano c’est en période de gastro… avec les trois je n’ai plus envie de se la refiler les uns les autres… une année on l’a tous fait… deux fois :-(… ben c’est arrivée une année mais pas deux, je te prie de me croire 😉 en plus de courir tout nettoyer, ils sont interdits de bisous/calins mutuels 😉
Lucie-Rose a écrit
Ah la gastro, ma bête noire !!!! Bon ici, pas de fratrie mais je ne peux pas me résoudre à bannir les bisous entre nous. Du coup, si elle filtre à la maison, elle passe automatiquement de Lutin à moi… Mais pas à Chéri qui est sacrément résistant à tout !!!