J’aime voyager, partir par monts et par vaux au grès de mes envies et je ne n’imaginais pas renoncer à ces plaisirs « juste » parce que j’étais devenue maman. Quant à partir sans mon lutin, même pas en rêve ! Bébé n’avait donc pas beaucoup de choix : il serait globe-trotter ou… Globe-trotter.
Pari réussi pour mon bébé voyageur
Après 28 mois d’entraînement intense, mon mini globe-trotter peut se vanter d’avoir gagné sa médaille du routard…
Lutin a voyagé en train, avion, voiture, bateau, dans des conditions parfois extrêmes (jusqu’à 31 heures sans avoir dormi dans un vrai lit) sans que jamais les voyages ne virent au cauchemard.
Et puis il a cette capacité à dormir n’importe où : du classique lit parapluie au lit bébé des hôtels dont parfois on se demande s’il n’ont pas servi à coucher nos arrières grand parents, en passant par sa poussette que l’on pourrait rebaptiser « poussette tous dodos », les transat de plage à l’ombre d’un palmier, la tente pop-up sur le sable, le porte-bébé, les bras de maman ou encore le siège d’avion comme sur la photo… Un chouette bébé qui dort malgré les bruits des moteurs de l’avion, du voisin qui ronfle, des cris stridents sur la plage, de la musique qui marque les festivités estivales ou de la famille éléphant sans aucun savoir vivre qui sort de sa chambre avec grands fracas, valises à la main en claquant la porte à 4 heures du matin parce que leur p***** de charter décolle dans moins de deux heures (non, non, je ne suis pas énervée). Dormir encore malgré la chaleur qui sévit sur les ruines de la Grèce antique et dormir en pleine journée quand la luminosité est à son paroxysme. Changer de rythme en plein décalage horaire puis se réadapter progressivement… Dormir partout, dans une chambre comme au restaurant… Dormir plus tard pour rattraper une sieste tronquée… S’endormir enfin épuisé dans une poussette et ne pas se réveiller, même quand on enfile un pyjama avant de se glisser dans sa turbulette.
Ces voyages le rendent sociable, il « discute » avec nos hôtes, avec les vacanciers venus du monde entier. Il joue avec d’autres enfants russes ou anglais. Il ne s’étonne guère en entendant une langue étrangère, du russe, à l’anglais en passant par l’italien (mais ça c’est pas pareil), l’espagnol, ou le grec… Rien ne l’arrête, il sait se faire comprendre dans un langage corporel instinctif et universel ! Mais comme en ce bas monde nul n’est parfait, pas même pas mon bébé (Euh… C’est moi qui ai dit ça ?), son point faible c’est le Baby Club. Intégrez un Baby Club dans son parcours de vacancier jusque là sans faute, et il vous le fera payer comme je l’ai raconté ici.
Cerise sur le gâteau, à l’âge où on nous avait prédit un arrêt provisoire des sorties au restaurant en famille, et bien notre mini gastronome fait mentir les statistiques en gonflant la liste des jeunes clients… Sans que jamais nous n’ayons été chassés d’un restaurant pour trouble à la dégustation publique. Et quand les restaurants ne proposent rien pour les porteurs de couches culottes, Lutin est assez sympa pour avaler sans broncher les immondes petits pots pas très variés que l’on trouve tant bien que mal dans les superettes locales… Pourvu qu’il dispose d’un gâteau à la clé.
Au final, notre lutin trouve ses marques très vite, toutes les chambres d’hôtels deviennent rapidement sa « maison des vacances ». Musées, shopping, découverte des vieilles pierres, ballades au grand air, excursions en bateau, rien n’arrête notre apprenti globe trotter.
Ok c’est vrai qu’on a de la chance. Lutin est de bonne constitution et sa nature conciliante nous permet de voyager dans de bonnes conditions, voire même d’abuser de sa patience parfois… Mais au-delà de ce tempérament adaptable qui caractérise les jeunes voyageurs n’ayant pas découragé leurs parents, nous avons aussi instauré quelques règles qui ont peut-être facilité la vie de notre globe-trotter en herbe.
Les trucs qui ont marché pour Lutin
Bébé a commencé à voyager dès son premier mois
Je l’avais lu, de jeunes parents me l’avaient confirmé et cela s’est révélé exacte pour Lutin : en commençant à bouger assez tôt avec bébé, il n’y a globalement pas de problème d’adaptation car bébé garde une mémoire inconsciente du fait qu’il a vécu ailleurs que dans le cocon familiale et que tout s’est bien passé. En même temps, c’est logique : un lutin qui dort hors de la maison pour la première fois à 12 mois aura plus de risques d’être perturbé ou inquiet que celui qui a commencé ses escapades dans les tous premiers mois de sa vie. Lutin a commencé a débuter sa carrière de voyageur à l’âge d’un mois, pour rendre visite à sa mamet. Ont suivi un voyage à Paris chez tonton Jeannot à 3 mois, un déménagement à 5 mois puis nos premières vacances à Arcachon à 5 mois et demi. Ok dans sa vie de nourrisson, on est resté raisonnables sur la destination, refrénant une furieuse envie d’ailleurs dans le monde. Et puis à partir de l’année suivante, on a repris nos bonnes vieilles habitudes en volant vers d’autres cieux. Résultat : Lutin connait tous les modes de transport, passant de l’un à l’autre comme un poisson dans l’eau. A côté des voyages, Loulou nous a presque toujours accompagné lors des soirées entre amis ou au restaurant, ce qui l’a également familiarisé avec ces brèves escapades.
Lutin a adopté le biberon à température ambiante très tôt
A l’époque où Lutin a dû prendre du lait épaissi pour cause de régurgitations intempestives, nous avons dû embarquer le chauffe biberon avec nous… Mais dès qu’il est passé au lait maternisé classique, nous lui avons proposé des biberons à température ambiante pendant la période printemps-été afin de pouvoir lui servir un biberon, même loin de tout matériel électrique, ce qui évite la crise du je-veux-mon-biberon-sur-le-champ-ou-c’est-la-fin-du-monde.
Bébé a choisi un doudou discret
Le compagnon de lit qui est parfois plus gros que son maître, oui le gros nounours Patapouf offert par tata Germaine… Et bien, même s’il est super sympa avec sa bouille toute ronde, on l’a oublié pour vanter très tôt à notre enfant le super doudou qu’on peut emporter discrètement dans n’importe quel sac à main. Et puis même si Lutin adore s’entourer de sa cour de doudous pour dormir, nous lui avons expliqué que la vie est injuste et que seul le favori a le droit de partir en vacances… En gros, l’astuce est de couper court à cette habitude de dormir avec 10 amis à la fois. D’ailleurs jusqu’à preuve du contraire, il n’y a pas toute une clique d’invités dans le lit de papa et maman !
Le rituel du coucher de Lutin est « mobile »
Pour que Lutin s’endorme en toute sérénité, on a tous nos petits trucs, notre petite routine du soir. Nos habitudes, ou plutôt les repères que nous avons transmis à Lutin, ont inconsciemment obéi à la règle de transposition extérieure. Rien de très original, la tétine, l’histoire du soir ou la chanson (on en a toujours une qui trotte dans la tête si on n’a pas de bouquin dans les parages), les bisous et câlins avec doudou (d’où l’intérêt du point 3). Il y a aussi la turbulette ou la couverture de naissance qui nous suit partout, même en promenade diurne. Alors oui, on a aussi le mobile mais on le met pour les siestes en générale. En revanche, notre Loulou adorant enfoncer sa tête dans son très moelleux tour de lit, la parure de lit lui manque parfois dans les lits parapluie (et oui encore une raison du seulement « presque » parfait).
Bébé n’a jamais dormi dans le culte du silence
Les psychologues ont constaté que le nouveau né a besoin de sentir une présence humaine à ses côtés pour être rassuré et donc dormir sereinement. Un peu de bruit de fond comme une conversation, la télévision, la musique, des jeux d’enfants ne doivent donc logiquement pas perturber son sommeil, bien au contraire selon eux. Ainsi dès le début, nous avons banni le silence de la maison. Sans pour autant pousser le vice jusqu’à laisser Chéri Chéri regarder un match de foot près de son berceau, nous n’avons pas arrêté de vivre pendant ses temps de repos. Habitué à sommeiller en présence des bruits de la vie quotidienne, notre bébé n’a jamais été perturbé par une réunion de famille un peu bruyante ou des visites dans des lieux animés. En revanche, il a toujours dormi soit dans une pièce rassurante et au calme (ce qui ne veut pas dire silencieuse) quand nous ne dormions pas, soit près de nous la nuit en vacances.
On a toujours expliqué à Lutin ce qu’on allait faire
J’ai toujours anticipé les voyages en expliquant au préalable à Lutin ce qui allait se passer, ce que nous allions faire, où nous allions dormir, qu’il pouvait s’endormir sereinement car nous étions dans la pièce d’à côté et allions nous coucher près de lui ensuite. Dès 16 mois, je lui ai expliqué nos voyages avant de partir, parfois à l’aide d’histoires, de livres.
Bébé conserve toujours les mêmes repères rassurants : Chéri Chéri et moi
Le plus important, à mon sens, est notre présence constante lors des déplacements de Lutin. Finalement, peu importe le lieu des vacances, pourvu qu’il sente la présence de papa et maman. Car à l’extérieur, il dort toujours dans la même chambre que nous, avec une vue sur notre lit. Et dans la nuit, en cas de panique, il suffit de lui répondre doucement (tout en gardant les yeux fermés pour préserver notre état d’ensommeillement, tout un art) pour qu’en règle générale il se rendorme sans trop de difficultés. Et puis dès que l’on connait le langage de notre lutin identifiable aux signes et aux façons de pleurer qu’il nous envoie, on peut partir sereinement en sachant que l’on saura anticiper le « j’ai faim », « j’ai mal au ventre » ou « j’ai sommeil » qui permettra d’intervenir avant que Lutin ne s’exaspère.
Des entorses aux règles, j’avoue avoir envisagé…
A situation exceptionnelle, méthode exceptionnelle comme par exemple laisser notre progéniture s’endormir dans notre lit puis le transporter dans le sien une fois dans les bras de Morphée… Ça nous est arrivé avec un Lutin malade en République Dominicaine. Ou bien mettre le lit parapluie de Lutin dans le salon de réception chez des amis. Des méthodes dont on n’abusera pas au risque de voir se développer un addiction non maîtrisable au phénomène…
Voilà mes petites méthodes. Dans quelles proportions elles ont contribué à faire de notre petit garçon un mini voyageur bien dans ses valises, je ne sais pas… Mais si vous avez d’autres recettes qui portent leurs fruits, elles sont les bienvenues !
MOna a écrit
Tu m’étonnes qu’il s’habitue à tout pas trop le choix.
Un enfant a besoin de repères pas de voyager tout le temps.
Vous pensez a vous avant de penser à lui moi j’ai fais le choix de voyager avant d’avoir mes enfants.
Maman raconte a écrit
J’ai beaucoup voyagé avant la naissance de mon fils, du trek aux séjours en hôtels de luxe en passant par les circuits organisés en terre dangereuse, les hôtels clubs et même chez l’habitant. J’ai aussi étudié à l’étranger. Mais je n’ai pas écrit que je voyageais dans les mêmes conditions qu’avant ! On choisit évidemment nos destinations, nos hôtels et nos activités différemment avec un enfant mais présenter une sélection de destinations avec très jeunes enfants n’était pas le but de mon billet. Alors oui je suis bien d’accord qu’un enfant a besoin de repères et je ne pense pas qu’on le prive de ces fameux repères juste parce qu’on a la chance de pouvoir voyager pendant nos vacances… Mon enfant est petit mais il adore regarder les photos de nos vacances depuis ses 18 mois, il raconte avec ses petits mots ce qui l’a marqué, amusé, étonné et réclame « la maison des vacances ». Comme tous les enfants, quand il est énervé, malade ou fatigué, il sait très bien nous le faire savoir donc si nos vacances ne lui convenaient pas, nous n’aurions pas pu continuer ainsi. Personne n’a envie de passer ses vacances les nerfs à vif, ni les enfants, ni les parents. Enfin, nous avons rencontré beaucoup d’autres familles avec jeunes enfants sur nos lieux de vacances… Des vacances qui semblaient également très bien se passer pour tout le monde. Sommes-nous tous pour autant des parents indignes et égoïstes quand tout se passe bien ? Je préfère nous qualifier de familles très chanceuses de pouvoir découvrir le monde dans de bonnes conditions alors que tant d’autres n’ont malheureusement pas les moyens de s’offrir des vacances.
valerie a écrit
Tout a fait d’accord.
Il y a pire supplice que les voyages. Mon fils a été à montpellier a 6 mois, Rouen à 8. Là on prépare 1 semaine a marseille pour ses 17 mois et en sept road trip espagne portugal avec du camping sauvage il aura 20 mois.
C’est pas donné a tout le monde. Repères mais aussi connaître le monde est tres important.
Maman raconte a écrit
Merci pour ce témoignage positif ! Mon fils en redemande encore et encore… Du haut de ses maintenant 3 ans, il n’a de cesse de commenter les photos de nos précédents voyages et demande à ce qu’on lui explique où et comment se dérouleront nos prochaines vacances! Il a tellement hâte de repartir… C’est notre plus belle récompense !
Calouve a écrit
Hehe je vois ce que tu voulais dire nous aussi on a commencé à voyager avant nos bébés et on a continuer apres! Le petit loup a commencé les voyages à l’étranger pour ses 1 ans, avec un tour de l’Écosse, puis un séjour à Lanzarote, et nous a ensuite accompagne aux Seychelles pour notre mariage! Et apres chasue voyage, on a remarqué un pic de développement chez notre Loulou! Et chaque fois qu’il regarde les photos de nos voyages, il adore et nous reparle de ce qui l’a marqué (les tortues géantes des Seychelles sont au top de la liste!)
Je trouve que c’est enrichissant pour les enfants, et bien sûr, on adapte nos destinations et la manière dont on visite en fonction de l’âge de nos loulous!
Lucie-Rose a écrit
Merci pour ton témoignage ! Personnellement, je trouve mon loulou très ouvert sur les autres, très attentif aux modes de vie, aux différentes langues parlées et aussi à l’aise à peu près de partout. Il y a certainement une part de caractère non négligeable dans tout ça mais je suis persuadée que nos voyages contribuent à enrichir la personnalité de nos enfants et c’est une chance !