The Lego Movie :
un hymne à l’imagination débridée
Le film d’animation Lego la grande aventure (en VO, The Lego Movie) est toujours à l’affiche les mercredi et week-ends et il sortira en DVD le 25 juin 2014. A peine sortie de la salle obscure, je ne résiste donc pas à l’envie de vous livrer mes petites impressions…
La Grande aventure Lego (titre original : The Lego Movie), film d’animation 3D américain de Phil Lord et Chris Miller, VO/VF, tout public, durée 1h40, film sorti le 19 février 2014, Sortie DVD prévue le 25 juin 2014
Lego la grande aventure, c’est la bonne surprise cinématographique de ce début d’année. Subversif, inventif, entraînant et déjanté à souhait, ce film rutilant puise sa substance directement dans l’univers de la pop culture pour mettre en scène les emblèmes de la marque Lego sur fond de satire sociale.
L’histoire en quelques mots…
Le film retrace les aventures d’Emmet, un banal ouvrier qui passe son temps à empiler des immeubles en briques, dans un environnement hyper-contrôlé par l’autocrate Lord Business. Une existence monotone, régie par des règles quotidiennes, brusquement chamboulée lorsqu’il découvre par hasard une brique magique. Pris par erreur pour le seul capable d’éliminer le despote, Emmet est alors embarqué dans une aventure qui le dépasse désespérément et pour laquelle il est tout sauf préparé. Ce candide personnage qui n’a jamais eu une idée originale de sa vie va dès lors apprendre à ne plus « suivre les instructions » pour mener la rébellion à l’ordre établi.
Pari réussi
Le pari était risqué. La grande aventure Lego aurait facilement pu rester un vulgaire instrument marketing à la gloire de la marque, d’autant que l’univers est dépourvu de dramaturgie propre. Mais c’était sans compter sur le talent de Phil Lord et Chris Miller (« Tempêtes de boulettes géantes » 2009) qui, avec le budget d’un blockbuster, 60 millions de dollars, ont réussi la transformation cinématographique.
L’histoire part pourtant d’un postulat vu et revu : l’Élu chargé de sauver le monde. Mais le duo Lord-Miller le redessine à sa façon dans un récit subversif qui glorifie le pouvoir de l’imagination, l’éveil des consciences et démontre au travers de l’attachant Emmet comment chaque être ordinaire peut changer le cours du monde. Un Matrix (1999) version Lego. Evidemment, on est pas dupes : les rebelles qui sauvent le monde en abattant les frontières imposées arbitrairement entre les différents univers Lego (la ville, le western, les maîtres constructeurs, l’univers « girly ») permettent à la marque de décliner ses gammes de produits. Mais là où le film détonne, c’est quand il pervertit le concept marketing Lego en encourageant à ne pas respecter les règles de construction pour inventer son propre univers et donc sa propre vie.
Esthétiquement bluffant
Graphiquement époustouflant, le film est entièrement composé d’éléments Lego, y compris pour les éléments de décors comme la roche et pour les effets spéciaux comme la fumée, les explosions, les flammes et les gouttes d’eau. Plus de 15 millions de briques ont permis de mêler animation numérique et constructions réelles. Les réalisateurs ont choisi une animation en stop-motion créant la sensation de voir évoluer de véritables jouets aux mouvements saccadés et aux expressions semi-rigides. Une illusion renforcée par le rajout de pellicules CGI dans une logique photoréaliste où apparaissent matière plastique, couleurs pétantes, imperfections, rayures, poussière et même empreintes digitales !
De l’invraisemblance pour retranscrire le plaisir du jeu
Réalisme également quand les réalisateurs proposent une histoire imaginée par un enfant de huit ans, retranscrivant le plaisir du jeu à coups d’invraisemblances, de fantaisie et de spontanéité. Il devient alors logique d’intégrer au scénario l’un des plus grands crossover de toute l’histoire du cinéma, centré sur des personnages issus de la culture populaire : des super héros parodiés comme Batman en passant par Green Lantern, les stars de la NBA ou encore Abraham Lincoln. Un mélange anarchique né d’une logique enfantine mais truffé de gags sur fond d’humour geek (visuels, répliques, de situation).
On se laisse prendre au jeu de ce blockbuster rafraîchissant, entre courses-poursuites effrénées, décors grandioses et facéties à répétition, jusque dans le final en forme d’enfance transmise à la Toy Story 3. Lord et Miller nous embarquent dans leur jeu. C’est la pagaille et la magie opère. A la fin du film, on est pris d’une irrésistible envie de jouer aux Lego : la cible marketing est atteinte, mais ça on s’en doutait déjà non ?
Note : 16 / 20
[…] génial (non je ne disserte pas comme une écolière de 8 ans, c’est juste un clin d’œil à The Lego Movie pour montrer toute l’étendue de ma culture cinématographique). Motivée par l’enthousiasme […]