Deux ans de souvenirs…

De son premier cri à ses premiers pas puis à ses deux bougies, les saisons ont passé, le temps s’est enfui sans crier gare… Il grandit mon enfant pendant que les heures s’égrènent doucement. Du fragile nourrisson blotti tout contre mon sein, le voilà presque devenu petit garçon… Sans même que je m’en sois aperçue, plongée dans le tourbillon du quotidien.

Deux petites bougies pour vingt-quatre mois d’émotions, d’angoisses, de tendresse et d’incertitudes. Que reste t’il du bouleversement  qui m’a saisie quand pour la toute première fois nos regards se sont croisés ? Un amour immense mais aussi une émotion dont les contours deviennent plus flous avec le temps. Car de même que le temps qui passe guérit les blessures et soulage la douleur, ce foutu temps polit les souvenirs capturés de ces instants fragiles. J’ai peur, je redoute que les années ne pillent ma mémoire pour me voler à jamais nos précieux moments, enfantant un vide qu’aucune image ne pourrait combler.

Il grandit mon enfant, il apprend, il s’affirme. Le temps le rend plus fort et plus habile. Je m’émerveille de ses premières fois, je suis fière du chemin accompli. Et tout plein de la confiance que je lui voue, il lâche peu à peu, timidement mais inéluctablement ma main pour s’ouvrir à la vie. C’est une belle histoire que cette indépendance. Mais pourtant mon cœur de maman tremble déjà à la pensée de le voir s’échapper un jour, même si  je n’ignore pas que ceux que l’on met au monde ne nous appartiennent pas…

Mon regard est embué, une larme coule sur ma joue, un peu de mélancolie sans doute… Mais le voilà avec ses rires, ses câlins et ses bisous mon petit tourbillon de vie. Il réclame mes bras et enfouit son visage au creux de mon épaule. Je noie mes yeux dans les siens et submergée de sa tendresse, je suis rassurée, mon petit garçon est encore un bébé et il a besoin de moi. Alors je profite de ces instants inestimables et au diable le temps qui passe, nous avons encore de merveilleux moments à partager.